Image de Junk Pile
Je vais continuer par tout dire plus simplement. Avec des phrases claires. Parce que je suis fatigué. Parce que c’est de la grosse connerie ces enluminures à la con. Parce qu’il doit bien y avoir quelqu’un ou quelque chose. Que ça doit bien creuser dans la tête de quelqu’un d’autre. Que lui aussi quelque part, il ne pense pas qu’à son putain de canapé. Parce que oh monsieur, oh madame. Parce que oh tu blablates bien. Oh pour mieux te manger.
Je prendrai un pistolet. Je flinguerai les déglingos. J’en tirerai des rafales. Pour faire des gros trou. Là bien dans la tête ! Je me plairai à regarder leurs cervelles vides. Le doigt dedans.
Après je partirai sans fermer aucune porte.
Je suis agacé, tu comprends. Toute cette médiocrité, cette bêtise, ça m’épuise. Je voudrais un monde plus fou.
C’est de la merde, c’est de la merde, de la merde, des excréments sur un trottoir et si j’insiste sur les défécations c’est parce que c’est vraiment de la merde de merde, tout est chié, et on n’en parle jamais, c’est ça le pire s’il y a du pire dans le pire, que ça pue tellement, que ça finit par ne même plus avoir d’odeur, qu’on nous innonde mais avec des bennes complètes de merde, on les déverse et on s’en fout qu’il y ait des paquets de bonhomme en dessous, une merde, une quantité que tu peux même pas imaginer, que quand tu vois quelque chose qui sent un peu moins mauvais, putain, tu te mets à fantasmer comme un fou, à te dire que c’est pas loin de l’orgasme intersidéral que tu as toujours cherché, mais ça finit pas revenir, l’odeur forte, il n’y a pas de mur pour la retenir, et ça coule, ça s’échappe, ça t’attrape et ça vient se coller sur toi, sur tes habits, ça t’assaille et ça te laisse aucun répit, si tu te débats pas, t’es dans une merde folle, dans la grande excrémentation jusqu’au cerveau, et le problème c’est que tu ne sais même pas comment donner des coups, ça gicle de partout, et t’en avales, tu t’étouffes, et que tu regrettes de ne pas être juste resté là immobile comme les autres, à mettre ton tas de sable sur la montagne de merdre, pour continuer à vivre, avancer, que tu t’embourbes, que les autres te regardent avec des grands yeux et que tu ne sais pas s’ils sont surpris, choqués, atterrés, ou s’ils se moquent. Ils font peut-être tout ça à la fois.
par bui